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ARCHIVÉE - Nos voix, nos histoires :
histoires orales des Premières nations, des Métis et des Inuits

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Voix des Premières nations

Premières nations - Histoires des temps anciens

Histoires des temps anciens : la tradition orale des Premières nations, comment elle a été vécue et pratiquée autrefois

Les peuples des Premières nations possèdent des cultures très diversifiées, liées à leur territoire et à des événements historiques qui leur sont propres. Leurs rituels sacrés, issus de la nuit des temps, reflètent une conception de l'univers qui, dans leurs histoires de la Création, explique leurs origines dans ce monde. Ces histoires relèvent de trois grandes thématiques : une émergence des entrailles de la Terre, la remontée, du fond des eaux de la Terre, d'un animal qui crée le sol de l'Amérique (l'île Tortue) et, enfin, une origine céleste. Leurs interprétations du monde qui les entoure et de leur relation avec lui, de même que leurs valeurs traditionnelles, sont rapportées dans les histoires de la Création propres à chaque peuple.

Autrefois, les récits, racontés sous la forme de contes ou d'histoires vécues, servaient à transmettre le savoir traditionnel touchant diverses techniques, les pratiques de survie, les plantes et la médecine, ainsi qu'à diffuser les connaissances sur le climat, sur l'environnement, sur les animaux et leurs modes de vie, etc. Chaque peuple les utilisait également pour raconter et graver dans les mémoires son parcours historique et ses relations avec d'autres peuples, pour rappeler la généalogie des clans et, bien sûr, pour raconter son histoire de la Création. Soucieux d'optimiser un tel transfert du savoir, les peuples des Premières nations organisaient leurs rassemblements pendant des périodes bien précises de l'année, où un maximum de membres de leur communauté se trouveraient réunis. Ces périodes variaient selon les coutumes. Ainsi, par exemple, chez les peuples, tels ceux des Maritimes, dont le mode de vie suit le fil des saisons, les plus grands rassemblements avaient lieu durant la saison estivale, au moment où l'abondance des pêches réunissait tous les clans à l'embouchure des rivières et le long des côtes. C'était là l'occasion de renouer avec les autres membres de la communauté, de célébrer des alliances, d'écouter des récits et de transmettre des connaissances : les anciens étaient alors perçus comme de vastes sources de savoir. Chez les habitants de la côte Ouest du Canada, qui vivaient dans des villages plus permanents, de telles cérémonies se tenaient plutôt en hiver, soit quand le froid réduisait la possibilité de s'adonner à d'autres activités. Intégrant souvent des danses et des contes, ces cérémonies rituelles n'en servaient pas moins à transmettre le savoir et les valeurs spirituelles (Lire Legend of the fin-back whale crest of the Haïdas et The Raven steals the light.) Enfin, chez les peuples établis dans les plaines, les grands rassemblements avaient surtout lieu au début de l'été, lors des cérémonies de la danse du soleil (Lire The Talking Stone.)

Certains contes sont très anciens, comme l'attestent, dans le récit lui-même, certains marqueurs historiques ou climatologiques - soit des éléments que des recherches archéologiques ou géologiques viendront corroborer par la suite.

Les contes comprennent toujours des éléments surnaturels, ce qui les rend plus palpitants et plus faciles à mémoriser. De plus, ils forment un véritable compartiment à tiroirs qui recèle tout un contexte de connaissances ou d'événements historiques, des concepts « cachés » qui se révèlent, comme des poupées gigognes, au fil du récit (Lire Le chant de la grive solitaire [disponible en anglais seulement].)

Si, avec l'arrivée en Amérique de populations issues de sociétés européennes où prédominait l'écrit, nombre de récits de la tradition orale autochtone se sont perdus, au fil du temps, il s'en trouve d'autres qui ont été préservées grâce à l'écrit. Ainsi en est-il entre autres de deux contes mi'kmaq qui ayant été, considérés comme perdus, ont été récemment retrouvés : en 1847, Silas Rand avait recueilli et pris en note, dans leur version originale, ces contes racontés par Susan Barss.

Des auteurs autochtones ont également couché leurs récits sur papier. Ainsi, en 1870, Peter Dooyentate Clarke, un Wyandot, a publié Origin and traditional history of the Wyandotts, and sketches of other Indian Tribes of North America: true traditional stories of Tecumseh and his league, in the years 1811 and 1812, afin de faire connaître sa version des faits historiques entourant son peuple et son point de vue sur sa culture (Lire The white panther - a legend.)

Le fonds du géologue Robert Bell, conservé à Bibliothèque et Archives Canada, renferme plusieurs dizaines de récits traditionnels transcrits durant le dernier quart du XIXe siècle environ.