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ARCHIVÉE - Nos voix, nos histoires :
histoires orales des Premières nations, des Métis et des Inuits

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Voix des Métis

Métis - Histoires des temps anciens

Chez les Métis, les histoires sont souvent racontées lors de réunions familiales ou sociales, ou dans l'intimité des foyers. Il n'est pas rare de raconter des histoires autour d'un feu de camp, le conteur étant alors le centre d'attention. Certaines histoires, comme les ahtayohkana, sont « sacrées » et elles doivent être racontées selon un protocole bien précis; d'autres sont beaucoup plus informelles, en fonction de l'origine de l'histoire, du conteur ou des traditions de la communauté.

Les histoires sacrées sont souvent reliées, d'une manière ou d'une autre, à la question des origines, que ce soit par l'événement qu'elles racontent ou par les personnages en cause. Les plus anciens contes traditionnels des Métis expliquent la création du monde et de ses habitants. Ils comportent souvent des figures mythiques, des fleurs, des arbres, des plantes ou des animaux. Ces contes, transmis de génération en génération par les conteurs traditionnels sont, pour la plupart, demeurés inchangés.

Il y a toujours eu toutes sortes de contes. Ceux qui concernent la vie familiale ou celle d'une communauté sont habituellement conservés et transmis par les conteurs traditionnels et relatent des événements ayant vraiment eu lieu. Le conte La Beau Sha Shoo des Métis de l'Ouest canadien en est un bon exemple. Et, à mesure que le temps passe, il y aura de plus en plus de contes inspirés des événements de la vie de Louis Riel et de son rôle de chef. Les écrits de Riel sont essentiels à la préservation, à l'interprétation et à la transmission orale de certains événements fondateurs dans l'histoire des Métis.

Les contes relatifs au paysage, à la terre, sont aussi très fréquents. La célèbre conteuse métisse Maria Campbell soutient que ces contes rappellent des « … endroits où certaines choses ont eu lieu. Ils nous aident à nous remémorer des lieux, des événements et des personnes impliquées dans l'histoire, souvent un ancêtre » [traduction]. Ces contes sont aussi, souvent, la narration personnelle de certains faits ou événements déterminants. (Écoutez Maria Campbell parler des contes métis [disponible en anglais seulement].) Une transcription de l'histoire est également disponible.

Lorsqu'ils sont à la chasse ou à la pêche, les hommes racontent souvent des histoires à propos d'excursions précédentes, ou des histoires apprises de leur père, de leur grand-père ou de leurs oncles. Ces contes servent non seulement à divertir les hommes, mais les aident aussi à endurer les longues heures d'attente à l'affût du gibier. De la même manière, les femmes se racontent des histoires durant les séances de couture, en cueillant des petits fruits, en s'occupant des enfants, en lavant le linge ou en s'adonnant à toute autre activité domestique.

Il y a aussi les devinettes, ou histoires saimp. Il s'agit la plupart du temps de courtes histoires qui jouent sur les mots ou les situations. Une autre coutume consiste à rappeler le nom des personnes qui ont transmis l'histoire, afin de conserver en mémoire l'origine ancestrale sacrée de cette histoire. Il arrive aussi, et c'est une question de protocole et de respect, que la permission du « propriétaire » de l'histoire soit requise avant de pouvoir la raconter. Certains Métis affirment que rappeler la lignée des conteurs d'une histoire avant de la raconter soi-même est une composante essentielle de la tradition du conte chez les Métis; d'autres vont préférer l'anonymat, permettant ainsi à l'histoire d'acquérir sa propre vie, délivrée de son lien temporel ou de son statut.

D'autres histoires mettent en scène des figures mythiques, telles que le Rougarou dans l'Ouest ou le Lougarou dans l'Est. Elles sont souvent racontées dans le but d'inciter l'auditeur à mener une vie saine ou à l'empêcher de faire des choses qui pourraient mettre sa vie en danger. Certaines des histoires à contenu mythique comportent des références religieuses qui témoignent des relations entre les Métis, l'Église catholique et ses dirigeants. La question des religions organisées est délicate chez les Métis. Certains croient aux religions organisées alors que d'autres les refusent carrément. D'autres vont tout simplement combiner le christianisme et la spiritualité autochtone. Dans le même esprit, plusieurs contes ont été modifiés pour les adapter au format des prières. Ces prières sont parfois considérées comme faisant partie intégrante des contes.

Certains contes sont destinés aux jeunes; ils servent à stimuler leur mémoire, à les instruire concernant leur patrimoine, leur famille et leur communauté. Il n'est pas rare de voir des enfants jouer ces histoires, et tout en s'amusant, développer ainsi leur mémoire, leur imagination et leur talent artistique. La nature orale de la culture métisse explique peut-être pourquoi on trouve tant de Métis artistes et créatifs aujourd'hui dans notre société.

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