Bibliothèque et Archives Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

Liens institutionnels

ARCHIVÉE - Patrimoine documentaire des Autochtones

Contenu archivé

Cette page Web archivée demeure en ligne à des fins de consultation, de recherche ou de tenue de documents. Elle ne sera pas modifiée ni mise à jour. Les pages Web qui sont archivées sur Internet ne sont pas assujetties aux normes applicables au Web du gouvernement du Canada. Conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada, vous pouvez demander de recevoir cette page sous d'autres formats à la page Contactez-nous.

Les soldats autochtones durant la Première Guerre mondiale

Par James Dempsey

Essai

Précédent | Table des matières | Suivant

Pourquoi s'enrôler?

Au XVIIIe siècle, beaucoup d'Indiens suivaient un mode de vie nomade basé sur la chasse et la guerre. Leur migration annuelle dépendait d'une organisation offensive et défensive quasi militaire. À quelques détails près, les différentes nations indiennes avaient quelques points en commun, dont cette vision de la guerre comme un moyen d'obtenir du prestige et des richesses. Les guerriers indiens ne visaient pas l'extermination d'une communauté ennemie ou l'appropriation de son territoire; ils espéraient seulement des gains personnels, la sécurité économique et le prestige social.

Dans l'ouest du Canada, les traités signés dans les années 1870 ont modifié le mode de vie et la culture guerrière de deux façons. Premièrement, il s'est créé un fort lien avec la reine d'Angleterre et sa descendance. Puisque les traités avaient été signés au nom de la reine Victoria et que les commissaires des traités étaient des représentants de la royauté, les nations indiennes percevaient les traités comme des pactes avec la Couronne plutôt qu'avec le gouvernement du Canada. Lorsque Say-sway-pus a accepté le Traité nº 6, par exemple, il a déclaré au commissaire : « En serrant votre main, je serre celle de notre mère, la reine ». [traduction]

Bien qu'aucun Indien n'ait jamais rencontré la reine Victoria, elle était très importante pour eux. Les Pieds-Noirs l'appelait Ninaki ou « Femme-chef »; mais l'expression la plus commune était : « la Grande mère ». C'est elle qui avait envoyé la police pour signer leurs traités. Par conséquent, lorsque l'Angleterre et la famille royale ont été menacées par la guerre, beaucoup d'Indiens ont voulu les aider en participant à la bataille. Lorsque la guerre a été déclarée, certains Indiens ont dit que le petit-fils de la reine avait besoin de leur aide. Les responsables du gouvernement ont remarqué plus tard que cet élan de « loyauté » des soldats indiens était plutôt envers le roi d'Angleterre qu'envers le Canada. De plus, l'attrait de l'aventure et le souvenir « du bon vieux temps » étaient probablement des facteurs plus importants dans l'enrôlement des jeunes Indiens que la loyauté au Canada.

Le gouvernement canadien espérait qu'après l'établissement d'un système de réserve dans l'ouest du Canada, les Indiens, sous la direction des agents des Indiens 2 et des missionnaires, deviennent des êtres « civilisés ». L'ancien mode de vie nomade, incluant les mœurs guerrières, était maintenant supprimé, tout comme d'autres coutumes que le gouvernement et l'Église ne trouvaient pas acceptables dans les réserves. Les règles étaient si sévères que quiconque voulait simplement quitter la réserve pour chasser devait demander une permission à l'agent des Indiens. Ces mesures limitaient encore plus la liberté des Indiens et faisait partie de l'emprise grandissante du gouvernement sur leurs vies. Des hommes qui étaient autrefois des guerriers indépendants étaient maintenant même restreints dans leur cueillette de nourriture et leurs voyages. L'enrôlement offrait donc à ces hommes une porte de sortie de la réserve et une liberté.

Précédent | Table des matières | Suivant