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La côte du Pacifique

Avant de sombrer tragiquement en 1901, le vapeur SS Islander pesait 1 519 tonnes. Construit en Écosse en 1888, ce navire en acier à deux hélices appartient à la Canadian Pacific Navigation Company, qui l'exploite. Le bateau relie les eaux dangereuses du passage intérieur de la côte du Pacifique, depuis Victoria et Vancouver, dans le sud de la Colombie-Britannique, jusqu'à Skagway, dans le nord de l'Alaska. À l'instar d'autres navires semblables, l'Islander a tenu un rôle clé dans l'histoire du Klondike; il offre à plusieurs collectivités côtières isolées le transport et le ravitaillement, et leur assure surtout une communication avec le monde extérieur.

Les dangers qui guettent les voyageurs dans le passage intérieur de la côte du Pacifique sont tels que la cour, investiguant sur le naufrage de l'Islander, conclut qu'il était en état de prendre la mer lorsqu'il a quitté Skagway le soir du 14 août 1901. Huit heures plus tard, le bateau n'est plus qu'une épave qui gît à 110 mètres de profondeur, après avoir heurté des glaces en dérive près de Juneau, en Alaska. Cet accident a fait 40 victimes.

Le Vancouver Daily World rapporte que, lorsque le navire a heurté la glace, officiers et membres d'équipage « se sont acquittés de leur tâche avec dignité », gardant leur sang-froid pendant qu'ils organisaient l'évacuation. Au moment où l'on a repêché les corps des victimes, les enquêteurs à Juneau ont conclu qu'il s'agissait de morts accidentelles, dont personne n'était responsable.

L'enquête officielle qui s'ensuivit en serait arrivée à la même conclusion si de nouvelles informations n'avaient été divulguées grâce au travail diligent du Conseil du roi. La commission d'enquête débute ses travaux le mercredi 4 septembre 1901 à Victoria. Au départ, les témoins sont surtout des membres d'équipage, et la commission refuse qu'ils subissent un contre-interrogatoire. La commission suspend ses séances le vendredi midi, et fixe la rencontre suivante au mardi 10 septembre dans l'après-midi, afin de prononcer son verdict, si aucun autre témoin ne se présente.

Le lundi 9 septembre 1901, le conseiller du roi E.V. Bodwell signe la quittance signifiant qu'il a reçu l'ordre de se présenter à l'audience au nom du gouvernement. Immédiatement, il demande un ajournement pour se donner le temps de présenter de nouveaux témoins, choisis parmi les passagers de l'Islander. Il s'assure aussi le droit de contre-vérifier la conduite de l'équipage et de prendre les mesures nécessaires pour garantir que l'enquête n'aide pas la compagnie à « blanchir ses officiers ».

Les nouveaux témoins donnent une image fort différente de celle qui avait été dépeinte jusqu'alors; ils relatent le chaos et la confusion qui ont accompagné le naufrage. Les passagers demeurés dans leur cabine n'ont pas été prévenus de l'accident. Les témoins accusent le capitaine d'avoir été en état d'ébriété. De plus, un bateau de sauvetage à moitié plein a quitté le navire, avec à son bord des membres d'équipage qui laissaient derrière eux les passagers coincés sur le pont. Ce n'est qu'une fois l'enquête terminée, lorsque la Police à cheval du Nord-Ouest enquête sur les biens perdus assurables, qu'on découvre que tous les membres d'équipage ne détenaient pas de permis professionnel.

Enquêtes sur les naufragesLes conclusions de l'enquête, parues dans un rapport de trois pages, critiquent entre autres le capitaine qui n'a pas su établir un quota adéquat de passagers par bateau de sauvetage et n'a pas pris conscience du danger imminent qui menaçait le bateau. Cependant, un bref paragraphe manuscrit a été inséré dans le document. Il précise que la perte de l'Islander n'est pas due à « l'intempérance du [capitaine] ni à celle des officiers ».

Des rapports indiquent que d'importants montants d'or se trouvaient à bord du bateau échoué. Cette information a donné lieu, très tôt, à de nombreux efforts de sauvetage et à plusieurs poursuites judiciaires. En 1934, on découvre la partie principale de la coque, mais la proue du navire, où se trouvait le précieux métal, a échappé aux « chercheurs d'or » modernes jusqu'en 1996.

Références

Bibliothèque et Archives Canada. RG 18, Gendarmerie royale du Canada, série A-1, vol. 218, dossier 815-853.

Bibliothèque et Archives Canada. RG 12, Transport, vol. 1245, dossier 9704-199.

Coupure de presse du Vancouver Daily World, 19 août 1901, Bibliothèque et Archives Canada, RG 18, vol. 217, dossier 714-737.

The Islander Story.
http://www.ssislander.co.uk/ (consulté le 30 novembre 2005) (en anglais seulement).