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ARCHIVÉE - Nos voix, nos histoires :
histoires orales des Premières nations, des Métis et des Inuits

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Voix des Premières nations

Premières nations - Histoires d'aujourd'hui

Histoires d'aujourd'hui et les pratiques modernes issues de la tradition orale chez les Premières nations

Il est heureux de constater que de plus en plus d'auteurs autochtones non seulement racontent, mais encore enregistrent et publient leurs récits. La bonne retransmission du récit dépend souvent de la compréhension que le conteur a de la langue autochtone dans laquelle il a été raconté initialement puisque certains éléments importants pour la compréhension du conte sont incorporés dans la langue. Tel est le cas, par exemple, du nom « Glooscap », le héros culturel légendaire des Mi'kmaq, qui signifie « le premier qui a parlé » : cet élément important échappera à quiconque ne connaît pas la langue originale dans laquelle sont racontées les histoires de Glooscap. Et, très souvent malheureusement, le sens originel des mots et des noms risque de se perdre dans la traduction.

Il en va de même pour les objets porteurs de savoir historique, comme les cannes de condoléances, les colliers de wampum ou les mâts totémiques. Si l'orateur ignore la signification des symboles, ou encore le contexte propre à la fabrication ou à l'échange de l'objet, le savoir que recèle l'objet demeure muet et risque de se perdre.

Le conteur constitue en fait l'élément essentiel pour que l'on arrive à saisir le récit dans toute sa complexité. Bien qu'il soit monnaie courante aujourd'hui de publier les récits traditionnels, idéalement, il faudrait éviter de les détacher complètement de leur forme orale. Et, puisque la connaissance de la langue traditionnelle permet de transmettre le récit avec toutes ses « subtilités étymologiques », c'est le conteur qui, en fait, lui donnera vie grâce à sa présence, à ses intonations, à ses gestes. Qui plus est, un récit est rarement une « entité autonome », comme peut l'être un roman qu'on lit seul dans son coin. Pour qu'un récit prenne tout son sens, il doit être raconté devant un auditoire pertinent, en temps opportun. Ainsi, par exemple, un récit qui fait l'éloge du courage d'un héros sera-t-il empreint de toute sa signification s'il est raconté devant quelqu'un qui est aux prises avec des obstacles importants.

Si plusieurs auteurs transmettent des histoires traditionnelles en se servant des supports contemporains, il s'en trouve aussi de nombreux autres qui, tels Tomson Highway, Shirley Cheechoo, Michel Noël et Basil Johnston notamment, créent des œuvres originales. Même si ces derniers produisent de nouvelles histoires, ils s'appuient pour ce faire sur leur expérience culturelle, sur leurs souvenirs d'enfance, sur les contes qu'ils ont appris des aînés. D'autres auteurs, comme l'intarissable Thomas King, manifestent un sens de l'humour sans pareil, tandis que d'autres, comme Alanis Obomsawin, lauréate de nombreux prix pour ses documentaires poignants, témoignent plutôt d'événements qui ont influé sur la vie de leur peuple.

Certains auteurs, comme Lorne Simon, combinent l'histoire récente de leur communauté, durant les années 1930, avec des histoires anciennes qui poétisent leur récit, qui lui donnent de la profondeur. Des anthologies comme Spider Woman's Granddaughters révèlent la grande diversité des récits tant traditionnels que contemporains.

Enfin, les récits de divers conteurs et conteuses, des aînés surtout, sont enregistrés pour éviter que ne se perde toute la richesse de leur expérience et de leurs connaissances, ou encore compilés et présentés, par exemple, lors des émissions radio d'Edith Josie, par ailleurs très colorées, portant sur la vie quotidienne au Yukon. D'aucuns s'entendent pour affirmer que, chaque fois qu'un aîné ou une aînée rejoint le monde des esprits, c'est toute une bibliothèque de savoir qui part en fumée. Quoi qu'il en soit, les méthodes contemporaines d'enregistrement sonore et vidéo permettent fort heureusement à leurs petits enfants, à leur communauté et au grand public de bénéficier de toutes les connaissances qu'ils ont eux-mêmes accumulées au fil des ans ou qu'ils tiennent de leurs propres grands-parents.